La révolution iranienne, qui a eu lieu il y a 41 ans cette semaine, n’a pas été le seul événement sismique à secouer le Golfe et le Moyen-Orient cette année-là.

En novembre 1979, Juhayman al-Otaibi, ancien caporal de la Garde nationale saoudienne, a saisi la Kaaba à La Mecque avec un groupe armé salafiste proclamant l’arrivée d’al-Mahdi, le rédempteur de l’islam dont l’apparition, selon le hadith (Paroles du Prophète), annonce le Jour du Jugement et appelle au renversement de la Maison des Saoud.

Un événement traumatisant

Comme la chaîne de télévision Al Jazeera l’a  rapporté récemment, al-Otaibi a été délogé de la Grande Mosquée avec un bain de sang extrême et uniquement avec l’utilisation de mercenaires français. La chaîne a découvert des documents du ministère français de la Défense intitulés « Mission de la Mecque » qui révélaient les remerciements du royaume pour la libération de la mosquée.

Voici une vidéo en anglais parlant de l’histoire entre les deux pays :

Contredisant le récit officiel saoudien selon lequel l’opération a fait seulement 300 morts, dont 26 pèlerins, le commandant français Paul Barrell a été horrifié par le massacre qui s’est déroulé. Il a dit que 5000 personnes ont été tuées, dont 3000 pèlerins qui étaient là au moment de la saisie.

Différents chemins

La révolution et l’attaque de la mosquée ont eu des effets profonds sur le cours que l’Iran et l’Arabie saoudite prendraient au cours des quatre prochaines décennies. Avec la Révolution islamique, qui était une véritable révolution, pas initialement exclusivement islamique, les États-Unis ont perdu le Shah d’Iran, son numéro un policier dans la région. Toutes ses bases militaires et ses stations radar surveillant l’Union soviétique depuis son flanc sud vulnérable ont disparu d’un coup.

En secouant le Shah et avec lui le joug occidental, l’Iran est devenu une nation véritablement indépendante. L’indépendance de l’Iran s’est forgée dans des souffrances extrêmes. Dans une guerre de huit ans contre l’Irak, lancée un an plus tard, il a perdu environ 750 000 vies, repoussant l’invasion de Saddam Hussein de la province pétrolière du Khuzestan et la capture de Khorramshahr.